Création - Chapelle de l'Université catholique de Lille
Vitrail "Les saisons de l'Être"
Ce vitrail tente de mettre en image une belle et grande
Écologie...intérieure tout autant qu'extérieure.
Car effectivement, où en sommes nous collectivement, quel est notre rapport au
vivant en nous et à l'extérieur de nous ?
Au delà des apparences la plus grande pollution que connait
notre planète n'est pas le plastique des fleuves, des mers, des bords de route,
elle n'est pas la chimie, le pesticide infiltrant massivement les terres et les
corps. Non, la plus grande pollution n'est ni dans l'eau ni même dans l'air,
elle est dans nos esprits. Elle est issue de nos psychismes, souffrants,
déconnectés des grandes lois de la vie.
Nous sommes devenus profondément ignorants de notre propre
pouvoir créateur, et pourtant, ne l'oublions pas, le principe divin nous a créé
à son image et selon sa ressemblance.
Descriptif du vitrail
Rosace et lancettes :
Dans ma vision d'être humain et d'artiste, l'université du
21ème siècle et celle du futur sera celle qui, au delà d'un partage de
multiples connaissances, saura enseigner à l'étudiant, citoyen du monde, une
profonde reconnexion avec le Vivant sous toutes ses formes, une Alliance avec
le Divin au cœur même de la matière.
Dans l'infiniment petit, l'infiniment proche, en nous,
autour de nous tout autant que dans un univers plus vaste dont l'immensité,
l'infinitude, semble nous dépasser.
Les brins d'ADN présents dans ce vitrail sont notre
structure la plus intime mais évoquent aussi l'échelle de Jacob.
Une échelle dans nos vies, dans nos cœurs, comme la possibilité d'un échange
perpétuel ouvert entre le Ciel et la terre. Ce chemin de liberté que l'Énergie
Christique nous a indiqué, offert, et qui si nous l'intégrons pleinement nous
permet d'expérimenter une éternelle créativité.
Les neurones et leurs réseaux quand à eux peuvent tout aussi
bien nous donner à contempler les étoiles d'un univers infini.
Bien avant l'avancée des microscopes la tradition alchimique
en parlait déjà :
"Ce qui est en bas, est comme ce qui est en haut ; et ce qui est en haut
est comme ce qui est en bas, pour faire le miracle d'une seule chose."
Ce vitrail transmet de manière subliminale et enseigne
l'étudiant tout comme le professeur, il parle à l'être humain, l'aidant à se
souvenir à quel point il est une cellule unique et précieuse au sein d'un
univers-corps lui aussi unique et précieux.
Il évoque le lien vital à la Terre et pose en axe central la
sagesse innée de l'arbre de vie qui nous indique le chemin : développer de
puissantes racines profondément ancrées, se nourrir du sol mais aussi d'une
dimension céleste, verticale.
Nous le savons aujourd'hui, la science moderne le démontre, les arbres sont
maîtres dans le domaine du lien, du dialogue, de l'harmonie et de la
coopération avec leur milieu, leurs semblables, les espèces qu'ils abritent.
Les couleurs du vitrail évoquent l'énergie du renouveau, du
printemps de l'Etre, de la résurrection qui s'offre à nous lorsque nous
acceptons de laisser nos peurs pour avancer en confiance dans les véritables
valeurs du Cœur, celles qui prennent soin du vivant sous toutes ses formes.
La grande zone blanche du vitrail symbolise le
"vide", berceau de toute création, le détachement nécessaire à toute
renaissance, cet espace, ce silence qui manquent en général à nos vies, à nos
quotidiens.
Il évoque aussi ce dont nous parle aujourd’hui la science la plus pointue, ce
que nous nommons matière est composé de 99,99 % de vide. Le miracle animant
tout cela étant l’énergie, elle-même mue par la conscience.
Ce blanc vient tenter une guérison et nous offrir un autre
possible.
Il nous dépouille de nos habitudes, de nos quêtes vaines de sécurité. Il
réclame un lâcher-prise afin de reconnecter avec notre nature véritable,
ontologique, avec l'intuition, l'Intelligence de Vie, pour enfin devenir le
fruit de la Connaissance.
Un autre chemin est alors proposé, qui nous met face à ces
deux fœtus abrités par les racines de l’arbre, germes en nous d’une humanité
ressuscitée qui se souvient de sa nature profonde et pourra donc l’accomplir
sans effort, sans culpabilité ni souffrances, en confiance enfin et dans la
joie.
Deux fœtus, pour ne pas oublier que nous sommes dans le monde symbolique du 2,
dans l’illusion de la séparation, polarisée, et qu’il s’agit de se souvenir que
nous venons du Un, qui est notre essence originelle, notre Graal et unique
demeure.
La véritable sagesse, ancrée, incarnée, du personnage en
méditation qui fait corps avec l'arbre central est nourrie par un cycle de
saisons de l’âme qui doit accepter alors, régulièrement, de ne plus comprendre,
de ne plus savoir, jusqu’à ne plus vouloir...pour enfin approcher le mystère
qui guide et désaltère.
L’Un connu. L’Un visible.
Ce vitrail parle à nos cellules dans toutes leurs dimensions.
Les deux baies latérales :
Du bleu nuit de l’inconscient des profondeurs à l'Or jaune
de la Conscience éveillée.
Entre les deux, le vide, la vie, l’éblouissement nécessaire
pour retrouver la vision de l’âme et du cœur.
Ces deux baies viennent parler de l'infini pouvoir créateur
en nous et de son empreinte.
D'un coté, la toute symbolique main de Dieu, pure énergie
créatrice façonnant les univers et la conscience. Intelligence de Vie.
De l'autre, l'activité de l'Homme et son impact...
Interpellation nécessaire.
Cette empreinte, signature intime de l'individu, vient
questionner. Quelle trace laissée au niveau collectif ? Mains d'hommes et de
femmes...mains de l'Humain.
Progrès. Technologies. Molécules. Nids d'abeilles...
Quelle empreinte sur notre Terre nourricière ? Elle aussi, molécule à une autre
échelle, cellule d'un univers-corps plus vaste.
Nous sommes l'Adam créé et créateur, au sein d'une
mystérieuse et fabuleuse mise en abyme.
Nous sommes donc puissants au delà des illusions, alors décidons :
Quelle empreinte ?
Alexandra Giès